A la fin des Trente glorieuses (1945-1973), l'économie française a dû affronter une mutation radicale de son tissu industriel. Pour mesurer cette mutation, une nouvelle discipline économique est née : la démographie des firmes. Celle-ci consiste en la comparaison statistique des créations nouvelles et des disparitions effectives d'entreprises industrielles. Ces dernières disparitions peuvent être estimées par le flux économique des liquidations des biens et des règlements judiciaires. L'analyse de la période des deux premières crises pétrolières a fait l'objet d'une thèse de troisième cycle soutenue en juin 1980 à l'Université de Nice. Cette nouvelle version, ici revue et corrigée, intègre aussi les données disponibles pour l'année terminale. Les sources statistiques sont celles de la Caisse nationale des marchés de l'Etat et de l'Institut national de la statistique et des études économiques. L'approche théorique se situe dans le droit-fil des études françaises d'économie industrielle, qui, de Jacques Houssiaux à Alain Bienaymé, ont permis de mieux comprendre la mutation rapide de l'industrie dont il est question dans cet ouvrage. L'approche archéologique se fonde sur le stock français d'ouvrages et d'articles en économie ou en gestion des entreprises dont l'auteur est l'un des principaux historiens en France et dans le monde francophone.